La tentation est grande de vouloir tourner la page 2020. Oublier une année où le rythme effréné que nous sommes habitués à suivre s’est brutalement immobilisé. Finies nos habitudes sociales, nos réunions familiales, nos sorties. Nous avons dû multiplier les écrans entre nous et nous nous sommes retrouvés confrontés à notre miroir.
Nos certitudes, soudain, ont vacillé. Non, la médecine ne peut pas tout. Non, nos modèles de consommation ne sont pas infaillibles. Oui, nos économies sont fragiles. Oui, notre planète est à bout de souffle et doit faire l’objet de toute notre attention. Oui, nous devons redonner sa place à la parole citoyenne.
Ce moment d’introspection contraint nous ramène au sens qu’individuellement et collectivement, nous voulons donner à notre existence. Cette pause nous ramène à l’ Essentiel. Le consumérisme débridé, les distractions, les loisirs, le culte des corps et de la bonne santé, qui divertissent notre quotidien, soudain mis entre parenthèses, nous ont fait toucher du doigt le vide parfois sidéral de notre destin, sa fragilité, son manque de sens.
Et si cet épisode tragique « La maladie a cette vertu de nous ramener vers l’Essentiel », servait d’électrochoc ! Et si cette crise sanitaire nous ouvrait enfin les yeux sur ce que nous devons décider en priorité, pour notre commune et pour notre planète, pour les citoyens qui l’habitent. Et si nous reprenions la parole ?
L’épisode gouvernemental sur les commerces « essentiels », puis « nécessaires » nous a, sans le vouloir, poussés à nous interroger sur les ressorts de notre vie. L’ Essentiel, pour qui ? Pour quoi faire ? Quid de notre vie affective, culturelle, sociale ? Quid de nos cœurs et de nos esprits ?
L’Essentiel. N’est-ce pas prendre soin de l’autre ? Respecter notre environnement ? Ne laisser personne sur le bord de la route ? Léguer un monde vivable et plus apaisé à nos enfants ? Remettre de l’humain et de la solidarité au centre de nos vies ? Toutes ces remises en question simples mais paradoxalement si difficiles à mettre en place nous contraignent à modifier nos perspectives, à rompre l’individualisme dans lequel nous nous complaisons, anesthésiés que nous sommes par des décennies de repli sur nous-mêmes et de plaisir.
Un virus venu du bout du monde nous montre le chemin. Agissons, ici et maintenant dans nos rues, nos quartiers, nos places. Privilégions les projets sobres. Remettons du lien entre nous, de l’espoir, de la joie, de la fête. Prenons soin de nos voisins, de nos personnes âgées, isolées, des gens qui souffrent économiquement, psychologiquement.
N’oublions pas nos jeunes déstabilisés par une période que leurs aînés gèrent confusément, nos étudiants démunis, sans emploi, sans formation, nos chômeurs.
Refusons ce monde virtuel qu’on nous fabrique, ces écrans qui dressent des murailles entre nous , cette société schizophrène qui nous éloigne de l’ Essentiel, qui broie les esprits et atrophie les corps.
Il n’y a pas de fatalité !
Cassons nos certitudes ! Brisons l’immobilisme ! Osons faire bouger les lignes ! Ne laissons pas les autres décider de ce qui est bon pour nous !
Les élus VGES vous souhaitent une année 2021 remplie de bonheurs essentiels et de justice sociale.
Les élus Vivons Guérande Ecologique et Solidaire
François PAGEAU
Mercédès FORGE
Jean-Noël DESBOIS
Gaëlle ESTAY